Ce ne sont que quelques lettres …

Il y a des petites phrases comme ça, tombées d’on ne sait où, et qui vous marquent au fer rouge … 

La première fut plutôt porteuse.  C’était au tout début de ma carrière.  Une de mes collègues m’explique que, quand elle franchit la porte le matin, elle filofaxsait exactement quelles seront ses priorités de la journée.  Moi qui fonctionnais plutôt à court terme, ce fut ma première occasion de réfléchir à mon organisation personnelle au boulot.  Une phrase qui m’a construite et ouvert beaucoup de développements (20 ans après je me questionne encore et toujours sur mon efficacité ;-).

Je me rappelle par contre d’une autre qui a été beaucoup plus destructrice, sauf que je ne m’en suis rendu compte que des années après.

Elle m’est venue de quelqu’un qui coachait la direction et le management et qui m’a un jour fait des remarques sur mon look.   C’est vrai que j’ai tendance à avoir un look un peu sexy, et je me rappelle très bien, ce jour-là, je portais une ceinture rose ‘Playboy’.  Il m’a fait remarquer que mes jupes étaient trop courtes, et que ma ceinture ne faisait pas très sérieux.

Du jour au lendemain, je n’ai plus su comment m’habiller.  Et je suis tombée dans l’excès inverse : j’ai commencé à m’habiller comme une mémé, à prendre du jugepoids, à me cacher.   Il m’aura fallu plus de 10 ans, un burnout et un changement fondamental de ma vie pour rendre à César ce qui appartenait à César : Peter, c’est ton opinion, rien de plus !

Pourquoi je vous dis ça ?  Parce que je me rends compte que nous sommes très souvent dans l’une ou l’autre des positions.  Celui qui juge l’autre, et celui qui prend le jugement sans recul.

Or, qui sommes-nous pour juger l’autre ?  Pour lui donner un conseil qu’il n’a pas sollicité ? Et surtout, pour le juger sans empathie, sans cadrage, sans une discussion ouverte, qui lui laisserait l’occasion de réfléchir et de prendre ses décisions de manière autonome ?

Et qui suis-je pour prendre les mots de l’autre comme une sentence définitive, quelle que soit sa position (à l’exception bien sûr d’une personne qui est responsable d’une autre, comme les parents, les enseignants ou les managers…).

Que faire alors quand vous recevez une remarque ?

  1. De qui vient la remarque ?  Qu’est-ce que la situation touche chez la personne pour qu’elle se sente obligée de vous juger / critiquer / donner un conseil ?  Elle vous veut sincèrement du bien, oui, mais est-elle qualifiée pour avoir un avis fondé ?  Au contraire, est-elle jalouse, est-elle en train de vouloir vous manipuler ?
  2. Le contenu de la remarque vous permet-il de vous positionner, de comprendre quel est l’objectif, voire le changement souhaité ?  Qu’est-ce que ça veut dire ‘trop sexy’ en entreprise ?  N’hésitez pas à poser des questions complémentaires pour bien comprendre ce que j’autre a voulu dire.
  3. Cette remarque vous parle-t-elle ?  Y voyez-vous un fond de vérité ? Lequel ?  Quelle ampleur ?  Il est possible que la remarque ‘tombe juste’, et dans ce cas, bien vu, merci (il faut savoir que celles qui font le plus mal sont celles qui ‘tapent juste’, mais ça ne reste pas une raison pour les prendre telles quelles).
  4. Et finalement, que voulez-vous faire de cet avis ?  Le stocker en attendant une troisième opinion ? Le rejeter complètement ?  En tenir compte ? Dans quelle mesure ?  Comment ? 

En tant qu’adulte, nous sommes censés être autonomes, et responsables de nos décisions.  Prenons donc un peu de recul … Prenez dans les remarques ce qui vous parle, ce qui est vrai, mais ne les avalez pas toute crues, s’il vous plait !

Derniers conseils :

  • n’acceptez jamais, au grand jamais, une remarque sur ce que vous êtes.  Oui, les gens ont le droit de vous proposer du feedback sur ce que vous faites, sur le fait que ce que vous dites leur plait ou pas, mais vous êtes ce que vous êtes, ne laissez aucune place à la discussion sur ce sujet.
  • et quand vous donnez une remarque, un conseil, un avis, rappelez-vous que vous le faites toujours par rapport à vous, à votre contexte, à vos valeurs, à votre histoire, à qui vous êtes.  C’est trop vite fait de briser l’élan dans l’oeuf  …

Il n’y a pour moi qu’une seule vérité universelle : c’est que toute vérité est relative.  

 

Et vous, avez-vous déjà reçu des petites phrases qui vous ont fait du mal ?  Que s’est-il passé ?  Racontez-nous !

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