Si vous avez suivi l’actualité ces derniers jours, je ne vais rien vous apprendre : l’absentéisme en Belgique a, comme à chaque fois depuis quelques années maintenant, encore atteint des sommets. En 2013, il y a eu plus d’absences de plus de 1 an que d’absences de moins de un mois. Chaque belge est en moyenne absent 14 jours par an. Facture pour l’économie belge : 10.3 milliards d’euros.
Selon les chiffres de l’étude de Securex, dans 37% des cas, l’absentéisme est lié au stress au travail et à ses conséquences. Fatalisme ? Non !
J’ai eu ces dernières semaines des contacts avec des entreprises qui ont décidé de mettre en place des méthodes de management différentes, qui portent leurs fruits. Partager une vision porteuse de l’entreprise, y faire vivre de vraies valeurs humanistes, impliquer les travailleurs, y compris dans les processus de prise de décision, …, entraînent une baisse de l’absentéisme (et du nombre de démissions). Et, cerise sur le gâteau : une augmentation significative de la satisfaction de vos clients ! Une stratégie gagnant gagnant donc !
Ces principes en apparence simple ne sont pas pour autant faciles:
- pour partager une vision porteuse, il faut en avoir une,
- pour faire vivre des valeurs vraies dans l’entreprise, il faut les incarner soi-même,
- pour donner du pouvoir, il faut accepter la perte de contrôle,
Or, dans le contexte actuel, rien que la dernière peut représenter un sacré défi ! Pourtant, on voit bien que le système actuel arrive à ses limites. Avec toujours plus de gens démotivés, voire malades, il est temps de passer à autre chose.
Quelles sont les solutions ?
Je ne cite ici que quelques pistes. Chaque situation est différente et nécessite une approche globale, mais néanmoins quelques pistes !
Un de mes meilleurs amis est dans une situation très compliquée (il dirige une cinquantaine de personnes). Il s’agit d’une entreprise très déshumanisée, avec une direction qui ne délègue pas du tout, qui considère l’ensemble des collaborateurs comme juste des exécutants, y compris les managers. Aidé de son coach, mon ami a pris conscience de l’impact que la situation a sur son propre comportement, puis changé son attitude envers ses collaborateurs, pour établir des relations plus en phase avec ses valeurs et leurs besoins. Soudainement, l’atmosphère de son équipe a changé, ses collaborateurs se sentent mieux, et les résultats suivent !
A un niveau plus global, 3 étapes essentielles :
- La première étape est de reconnaître le problème et d’y envisager sa part de responsabilité. Non, tous les collaborateurs qui sont malades ne sont pas des tir-au-flanc. Non, ce n’est pas drôle d’être en burn out. Oui, il y a des personnes qui tirent sur la ficelle, mais ce n’est pas pour cela que tout le monde le fait. Et, oui, l’entreprise peut avoir une responsabilité dans la situation.
- Deuxièmement, c’est de regarder votre situation en face. Quels sont les problèmes, et qu’est-ce qui va bien ? Y a-t-il des départements où la moyenne est bonne ? Que se passe-t-il de particulier dans ces départements ? Quelles sont vos ressources à cet égard ?
- La troisième dimension sera de travailler sur le mode de relation et les méthodes de management dans l’entreprise. Les entreprises dont je vous parlais dans l’introduction ont des taux d’absentéisme significativement plus bas que la moyenne belge.
Créer dans nos entreprises un monde où il fait bon travailler peut sembler accessoire, dans la situation de crise économique (qui justifie bien des actes). Il n’en est rien. La charge de l’absentéisme ne pourra pas continuer à peser ainsi éternellement sur les finances publiques. Un jour ou l’autre, il faudra adresser ce problème différemment.
Alors, commençons maintenant ! Tout le monde y gagnera : les finances publiques, donc indirectement tous les contribuables, les travailleurs, et les entreprises !
taEra 