Je viens d’avoir encore une fois la preuve que nous ne sommes finalement que la somme de nos expériences.
Je discutais hier d’un sujet hautement philosophique avec un collègue : la ponctualité des trains (pour mes lecteurs étrangers, la réputation de notre société de chemins de fers belges – la SNCB – est assez excécrable à ce sujet).
Lionel, mon collègue, et moi empruntons la même ligne.
Et Lionel de me dire à quel point il trouve que cette ligne roule mal, que les trains y sont toujours en retard, etc etc.
Alors que ma vision à moi est juste l’opposée !
La raison ? Pendant 20 ans, j’ai vécu au rythme des retards d’une autre ligne, bien pire celle-là (selon ma vision). Pour tout vous dire, si le train avait moins de 10 minutes de retard aux heures de pointe, nous pouvions considérer qu’il était à l’heure. Alors que sur la ligne que j’emprunte actuellement, les trains sont la plupart du temps à l’heure, ou ont maximum 5minutes de retard, et encore rarement.
L’occasion donc de rappeler que dans la vie, tout est relatif.
Tel qui n’est jamais malade trouvera qu’avoir une laryngite c’est la fin du monde, tandis que celui qui a eu des maladies graves n’y prêtera pas attention.
Tel qui a l’habitude de vivre en ville sera à l’aise de s’établir le long d’une grand route, alors que tel autre qui vient de la campagne ne supportera pas ce bruit infernal.
Tel qui a toujours vécu dans des appartements minuscules trouvera cette chambre d’hôtel vaste, tandis que son ami vivant dans une grande maison trouvera la même chambre d’hôtel étriquée.
Alors je vous suggère d’y réfléchir une seconde la prochaine fois que vous émettrez un jugement : quels sont les éléments qui vous amènent à le formuler ? Y a-t-il d’autres visions possibles à cette situation ? Comment cela influence-t-il votre évaluation ?
Car finalement, si je reprends mon exemple de ligne assez ponctuelle, il est probable que si j’avais grandi au Japon, je trouverais la situation inacceptable !