Il est des moments – comme hier – où je mets des mots très durs sur certaines personnes. Je les enferme littéralement dans la cage (pas dorée) de mes jugements. Et pourtant je n’aime pas ça !
Si je regarde ce qui se passe dans ces moments, je me rends compte que la plupart de ces réactions sont en fait l’expression d’une émotion. Quand mon fils dit à sa sœur qu’elle est vraiment moche, il est en fait juste triste, car elle vient de le repousser. Si mon mari critique vertement les joueurs de son équipe de foot préférée, il est en fait déçu de leurs prestations. Si a fille critique tel prof qui ne sait pas donner cours, en fait elle a peur d’échouer à son examen.
Et si nous apprenions « tout simplement » à accueillir et exprimer nos émotions ?
Car en effet, quand je juge l’autre au lieu d’exprimer mon émotion, je fais deux choses :
- je me mets en victime de l’autre
- je me coupe de mon émotion et de ses bienfaits (si si !!!)
Que faire alors ? Tout simplement, porter un regard bienveillant sur l’autre et sur moi-même, et exprimer ce que je ressens vraiment.
Comment ça marche ? Comme souvent, c’est à la fois simple (sur le principe) et difficile (dans la mise en pratique) à la fois. Je vous propose les étapes suivantes:
- Prendre conscience. Une émotion va toujours se traduire par un changement dans mon corps : le cœur qui s’accélère, une sensation de chaleur, l’impression que le sang se retire de mon torse, etc. Ceci doit être le premier signal d’alarme. Il implique évidemment d’être en contact et attentif à cette merveilleuse machine qu’est votre corps …
- Se questionner. Quel genre d’émotion peut bien surgir en ce moment ? Que se passe-t-il autour de moi ? Ai-je peur de quelque chose ? Suis-je en colère ? Suis-je triste ? Est-ce plaisant ou désagréable ? Peu importe si vous ne pouvez mettre qu’un mot simple ou vague au début, c’est un apprentissage.
- Accueillir. Une émotion est toujours là pour nous signaler que quelque chose se passe. J’ai personnellement pris l’habitude de fermer les yeux une seconde, et de remercier le porteur du message, et ce même si ce dernier n’est pas encore clair à mes yeux.
- Comprendre pour agir. Que se passe-t-il ? De quoi ai-je besoin maintenant ? De me mettre en sécurité ? De me réfugier sous la couette pour pleurer ? De dire quelque chose à l’autre (sous une forme constructive bien sûr …) ? De me confier à quelqu’un ? À vous de voir selon la situation.
En agissant ainsi, vous éviterez de tomber dans les excès destructeurs des jugements intempestifs et transformerez vos jugements en action bienfaisante.