Sept ans, jour pour jour. C’est le temps qui s’est écoulé entre ce matin brumeux où j’ai basculé dans le burn out et aujourd’hui. Sept années qui ont bouleversé ma vie (et pas seulement la mienne).
Burn out, licenciement, divorce. Toujours plus bas, toujours plus difficile. Et pourtant tellement nécessaire pour me débarrasser de mes vieux oripeaux, étape essentielle à l’acquisition d’un nouveau plumage. Et là, ces dernières semaines, comme un dernier test. Pour vérifier ma capacité à rester fidèle à moi, à mes valeurs, à MA valeur.
Cela a-t-il été facile ? Non ! Agréable ? Certes pas ! Savais-je où j’allais ? Rarement !
J’étais la plupart du temps en pleine conscience de « je ne veux plus de … ». Et, depuis peu, cette dernière année environ, la conscience d’un « ce que je veux » émerge doucement. Qui me permet d’ouvrir les possibles. De solidifier ma route.
Quelles leçons retirer de cette transformation ? J’en vois trois.
Changer prend du temps.
Difficile à avaler pour la grande impatiente que je suis. Même si la décision de changer peut se prendre en une fraction de seconde, l’accomplissement du chemin ne se fait pas en quelques minutes. Déconstruire, puis reconstruire, avancer, s’arrêter, parfois reculer pour revenir au carrefour précédent. On progresse à pas irréguliers.
Changer demande des efforts.
J’ai toujours été bonne élève, sans jamais devoir beaucoup travailler. Cette notion d’effort m’était donc assez étrangère. Ces années m’ont permis de comprendre que tout n’allait pas de soi. Qu’il faut parfois se mettre en danger pour mieux avancer. Que ce n’est pas toujours la route qui semble la plus droite qui est la meilleure. Qu’il convient de s’interroger plus profondément.
Changer est un processus irrégulier.
Il y a des hauts et des bas. Des jours avec et des jours sans. Encore ces dernières semaines, à l’aune de mon ultime épreuve, je me suis cru revenir au plus bas de ces années. La différence, c’est que cela n’a duré que deux heures, alors qu’auparavant, cela pouvait durer des semaines.
Et que ces heures, je les regarde aujourd’hui avec bienveillance, si ce n’est amour. Car je sais qu’elles sont là pour guérir mes blessures, comme si les larmes avaient une sorte de pouvoir magique de cicatrisation.
Et vous ?
Je reste avec une question : faut-il descendre aussi bas pour pouvoir grandir ? Définitivement, je n’en sais rien. Je voyais récemment de magnifiques témoignages de femmes avec un parcours bien plus lourd que le mien, puisqu‘il leur a fallu un cancer pour se « réveiller ». Des histoires fortes, magnifiques, comme un parcours chamanique. Quelles qu’en soient la nature et l’ampleur, peut-être avons-nous besoin d’une crise pour nous réveiller ?
Et vous, avez-vous connu des crises qui vous ont aidé à progresser ? Ou avez-vous toujours progressé de manière régulière et linéaire ?
Partagez-nous vos expériences !