« Qu’est-ce que l’interdiction du Round Up aurait à voir avec votre épanouissement professionnel ? Elle doit être folle cette fille ! ». Voilà probablement ce que vous vous dites en lisant le titre de cet article. Et pourtant …
Hier, je regardais la télévision. Et le hasard veut que j’aie vu deux bourgmestres parler d’un même sujet, la suppression du Round Up.
Le premier était interviewé au journal télévisé, car ses administrés se plaignaient que, depuis l’interdiction d’utilisation de ce désherbant, il n’avait plus les moyens de désherber les allées, car cela nécessitait dorénavant un travail manuel. Et en effet, l’allure du cimetière faisait peine à voir, on se serait plutôt cru dans un mauvais film d’horreur. Auparavant, il suffisait de répandre du désherbant, et le travail se faisait tout seul. Dorénavant, il faut faire intervenir des jardiniers, et sa commune n’en a pas les moyens. Le voilà en mode plainte.
D’un autre côté, un autre bourgmestre, dans une autre ville (et dans une autre émission), faisait un petit tour dans son cimetière, lui aussi (eh oui, jour de Toussaint oblige …). Et là, ô surprise, pas de mauvaises herbes. Non, de l’herbe tout court ! Confrontés au même problème que son collègue, ils ont eu l’idée de remplacer les gris & lugubres graviers par de jolies allées herbacées. ‘Un coup de tondeuse, et hop!’ nous dit ce sémillant bourgmestre. Et je dois dire que, visuellement, c’est du plus bel effet !
Le lien avec votre épanouissement professionnel ? C’est que nous voyons ici une merveilleuse illustration de l’attitude passive/plainte vs l’attitude active/opportunité.
L’attitude passive/plainte.
Notre premier bourgmestre constate un changement dans sa situation (interdiction du Round Up). Il perçoit cela uniquement comme un empêcheur de continuer à faire comme avant. Donc il ne cherche pas de nouvelle solution (il va demander une dérogation à l’utilisation du produit pour les cimetières !!!!), et se plaint.
Quelles sont les conséquences de cette attitude ?
- On reste dans le status quo, il n’y a pas d’évolution
- On bloque sa créativité
- On génère de l’énergie négative pour soi et pour les autres
- On prend la position de victime
L’attitude active/opportunité.
Notre second bourgmestre a été confronté exactement au même changement dans son environnement. Mais il a réfléchi (j’ignore si c’est lui ou ses équipes bien sûr, il est tout à fait possible que l’idée soit venue de ses jardiniers en fait 😉 ) et a mis en place une solution tenant compte de la nouvelle situation.
Quelles sont les conséquences de cette attitude ?
- Il a fait évoluer la situation, a apporté une réelle solution
- Il a ouvert d’autres portes pour lui et ses équipes, ils ont utilisé leur créativité
- Il est resté hors de la position de la victime
- Il a probablement généré une belle dynamique lors de la réalisation de ce projet.
Quel est le secret ? Comment passer dans un mode actif ?
- Identifiez que quelque chose change / a besoin de changer dans votre environnement (examinez vos frustrations, mécontentements et autres sujets de mauvaise humeur)
- Ressentez et acceptez d’abord l’éventuel impact émotionnel que ce changement a sur vous
- Listez clairement les conséquences (négatives ET positives s’il y en a)
- Identifiez les éléments que vous ne pouvez pas changer / qui sont hors de votre zone de contrôle : ce sont tous les éléments que, quoi que vous fassiez, vous ne pouvez pas modifier (le mauvais temps, les bouchons, les retards des trains, …), ou qui sont très difficilement modifiables par votre simple action à court terme (la politique du gouvernement par exemple).
- Identifiez tout ce sur quoi vous avez de l’influence
- En partant de ces derniers éléments, réfléchissez de manière créative aux options possibles, et à quoi le résultat pourrait ressembler
- Evaluez les différentes solutions, choisissez votre meilleure option et go !
- Le changement : un rallongement de mon temps de trajet de une heure par jour minimum
- Comment je me suis sentie ? En colère. ‘Enfin, ne peuvent-ils pas entretenir ce réseau ? C’est inacceptable de nous imposer cela. Ils pourraient aller plus vite pour les travaux. Vraiment ça m’énerve … ‘grrrrrrr
- Les conséquences :
- Je vais arriver plus tard au matin, ou bien je dois me lever beaucoup plus tôt pour arriver à la même heure
- Mes activités de soirée seront perturbées
- Positif : J’aurai plus de temps pour lire ou écrire dans le train
- Ce qui est clairement hors de mon contrôle
- La durée des travaux
- L’ampleur des retards occasionnés
- L’irrégularité des horaires qui vont s’en suivre
- Ce qui est sous mon contrôle / dans ma zone d’influence :
- L’heure à laquelle je pars
- Mon choix de moyen de transport
- La possibilité de télétravailler
- Ma zénitude face à la situation 😉
- Les pistes de solution : je pourrais utiliser ma voiture (mais les embouteillages sont là), je pourrais faire plus de télétravail (impossible 10 jours d’affilée), je pourrais partir plus tôt, je pourrais adapter mon horaire pour pouvoir utiliser la voiture, je pourrais acheter une Vespa, je pourrais trouver quelqu’un pour faire du co-voiturage, je pourrais prendre 10 jours de congé, … les solutions sont nombreuses finalement !
- La meilleure solution : j’ai finalement décidé de regarder les moyens de transport publics alternatifs, et j’ai combiné le bus et le métro + un maximum de télétravail pour les jours concernés. Et vous savez quoi ? Un jour, j’ai diminué mon temps de transport habituel de 15’ en utilisant cette solution !
- si vous restez dans votre ressenti négatif et dans la plainte, vous bloquez une grande partie de votre énergie créative, et donc votre accès à des solutions possibles.
- rappelez-vous cependant que pour y accéder, vous devez d’abord reconnaître les émotions négatives que la situation vous cause !
En résumé.Face à un changement, on peut soit chercher à préserver le statu quo, soit chercher l’opportunité. La première attitude empêche l’évolution et génère de l’énergie négative, tandis que la seconde est une source de renouvellement.