Ce matin-là, j’allais prendre mon métro, quand un monsieur, accompagné visiblement de son épouse et de sa fille, me demande son chemin. En anglais. Nous cherchons ensemble sur le plan, puis je finis par trouver sa station. Il se rend à l’hôpital.
Comme nous prenons la même ligne pour quelques stations, me voici dans le métro en compagnie de trois personnes que je ne connaissais pas deux minutes plus tôt. Lui parle un peu anglais, elle un peu moins.
Quant à la fillette, elle ne parle pas du tout. Ni anglais ni aucune autre langue d’ailleurs. Et pour cause, elle est sourd-muette.
Pourtant, toutes les deux, nous causâmes, nous rîmes, nous échangeâmes. Nous étions en connexion par les yeux, les sourires, les gestes. Comme ça, à quelques mètres sous le sol dans une rame de métro bondée.
Ce simple échange avec une enfant que je ne reverrai probablement jamais, cette communication au-delà des mots, fut un moment d’une intensité exceptionnelle.
Le sourire de cette fillette a littéralement illuminé ma journée. Nous nous sommes quittées après un tendre câlin, moi vers mon bureau, elle vers l’hôpital.
Comme quoi, le bonheur, c’est simple comme indiquer le chemin.