Energie négative

Un post un plus long que d’habitude, mais le sujet est d’importance.

D’abord sa genèse : ce week-end, j’allais rechercher ma fille à une activité.  Vous imaginez la scène : tous les parents qui arrivent en même temps, qui veulent absolument se garer le plus près possible de l’activité, les enfants qui vont et qui viennent, ça marche, ça roule, ça se croise … pas mon truc ;-)Donc, je décide de me faciliter la vie, et d’en profiter pour marcher un peu, et je vais me garer un peu plus loin.  En arrivant, je suis distraite par une voiture qui arrive sur ma gauche, j’avise une place de parking, et me gare.  Je vais rechercher ma fille, et nous revenons à la voiture.

C’est là que je me fais interpeller de façon disons assez énergique par une dame, à sa fenêtre.  La place de parking se situe le long de sa maison.  « Dites donc, vous ne connaissez pas votre code de la route ???? « .  Interloquée, j’attends la suite, qui ne tarde pas : « C’est une place pour handicapés sur laquelle vous êtes garée… ».

Stupeur de mon côté.  Mon attention ayant été attirée par la voiture qui approchait, je n’avais pas vu le petit panneau en amont de la place. Mais en effet, il est bien là.  Horreur !

Je ne dis pas que je suis toujours respectueuse du code de la route : oui, il m’arrive de rouler trop vite, non, je ne respecte pas toujours à 100% les stops, et oui ça m’arrive parfois de passer au feu orange très très vif.

Mais il y a quelques infractions que je n’ai jamais jamais commises, et que je souhaite ne jamais jamais commettre.  Stationner sur un passage pour piétons, ou pire, une place pour handicapés en font partie.  Pas question de discuter sur ce point, il peut pleuvoir, neiger, la ville peut être bouchée, tant pis, je trouve autre  chose.

Je me confonds donc en excuses, vraiment, du fond du coeur.  La dame entend, mais, mes premières excuses passées, elle en rajoute une couche.

Deuxième salve d’excuses donc.  Je lui dis toute mon affliction, combien je suis désolée, je n’avais juste pas vu le panneau …

Troisième salve de sa part.

Là, je comprends, et romps.  Je lui lance un ‘Bonne fin de journée, Madame’.

Dans la voiture, ma fille me raconte qu’il est habituel pour cette dame d’agresser les enfants pour des raisons quelconques : trop de bruit, dépôt de sacs poubelle à la fin de leur activité (et non, le camion poubelle ne passe pas le lendemain…), etc etc.

Pourquoi je vous raconte cette anecdote ?  Car elle illustre une situation que j’observe beaucoup, et qui me rend triste, infiniment triste.  Je vous explique.

Un des besoins fondamentaux de l’animal social que nous sommes est d’avoir des interactions avec d’autres êtres humains.  Si celles-ci sont positives et constructives, épanouissantes, tant mieux.  Mais quand les échanges positifs disparaissent – ou ne sont plus perçus – l’homme (ou la femme) préférera avoir des échanges négatifs plutôt que pas d’échanges du tout.   C’est ce que j’ai perçu de l’histoire de cette dame.

Et que vous reste-t-il quand vous n’avez plus jamais d’interactions positives avec votre environnement ?  Quand vous n’acceptez pas votre maladie ?  Que la mutuelle ne vous rembourse pas ce à quoi vous estimez avoir droit ?  Que les jeunes ne respectent pas votre place de parking ?  Quand vous ne voyez plus des êtres qui vous sont chers ?  Quand votre vie se limite à votre écran de télévision qui déverse en permanence des drames ? Quand tout le monde  vous dit que c’est la crise, que la vie est chère ?  Du fiel, de la rancoeur …

Et tourner celle-ci vers l’extérieur tient juste du geste de survie.  Pour ne pas perdre pied.   Plutôt ça que de cesser d’exister …

Je force la dose ?  Vraiment ?  Regardez un instant autour de vous.  Combien de fois entendez-vous des gens se plaindre de tout et de rien ?  Et combien de fois entendez-vous des gens dire qu’ils vont vraiment bien et trouvent leur vie chouette ?

Quelle énergie perdons-nous à nous plaindre de ce que nous ne pouvons pas changer ?

Je prétends que nous pouvons décider consciemment de nous comporter autrement.  De mettre notre énergie dans des interactions positives avec notre famille et nos amis.  Que nous pouvons voir le verre à moitié plein.

Naïveté, direz-vous ?  Peut-être.  Personnellement, je préfère me dire que voir le verre à moitié vide ne va pas le remplir, mais va par contre me remplir moi de stress et d’énergie négative.  Alors puisque ça ne changera rien à l’état du verre, je préfère préserver mon état et le voir à moitié plein…

Alors, la prochaine fois que vous verrez quelqu’un pester contre la terre entière, repensez à moi, et faites votre choix en conscience …

Laisser un commentaire