Nous avons tous un ami trop stressé, se nourrissant mal, ne bougeant pas assez et qui fume trop. Que nos regardons avec inquiétude, craignant un gros pépin de santé.
Notre mode de vie influence notre santé, c’est un fait acquis.
Un ADN qui évolue.
Nous avons tous appris à l’école que notre ADN nous est donné dès notre conception, par la fusion entre celui de notre père et de notre mère, et qu’il est figé une fois pour toutes. Or, il n’en est rien. Seule une partie de notre ADN est fixée, environ 15%. Telles sont les dernières découvertes de l’épigénétique.
Derrière ce nom barbare se trouve probablement une des plus fabuleuses découvertes de ces dernières décennies. Je vous invite à aller regarder la vidéo dont vous trouverez le lien en bas d’article; Joël De Rosnay y expose le sujet d’une manière extrêmement claire et limpide.
Qu’en retenir ? En gros, l’épigénégique a découvert que notre ADN évolue tout au long de notre vie. Et qu’est-ce qui le fait évoluer ? Et oui, bingo, notre mode de vie !
Ce que nous explique Joël De Rosnay, c’est que cinq facteurs influencent ces modifications au coeur même de nos cellules :
le plaisir que nous prenons à nos activités
- la façon dont nous abordons notre stress
- la qualité de nos relations sociales
- comment nous nous nourrissons
- comment nous restons en mouvement.
Sur les deux derniers points, vous trouverez d’autres personnes plus compétentes que moi. En revanche, les trois premiers me parlent énormément.
Pour aujourd’hui, je voudrais m’arrêter sur le plaisir que nous prenons à nos activités. Les deux suivants feront l’objet d’autres posts.
Le plaisir.
Le plaisir, c’est un état émotionnel agréable né spontanément d’une situation donnée, de la satisfaction d’un désir ou de la perspective de cette satisfaction. C’est finalement une aspiration largement partagée par nous tous.
Dans ma vie, il y a des choses qui me plaisent, d’autres moins : j’éprouve du plaisir à écrire (comme en ce moment), à passer du temps avec les gens que j’aime, à me promener dans la nature, et aussi dans une grande partie de mon boulot. Et il y a des choses qui me plaisent moins, voire pas du tout : faire les lessives, perdre du temps dans les embouteillages, payer mes impôts, fréquenter des personnes négatives. Ces deux aspects font partie de ma vie.
Comment, sachant ceci, prendre en compte la notion du plaisir au profit de la santé ?
Deux notions me semblent essentielles à aborder : la quantité de plaisir dans ma vie, et le regard que je porte sur mes activités.
1) la quantité d’activités plaisir.
Le principe même d’une activité plaisir est qu’elle me ressource, qu’elle me donne de l’énergie. A contrario, les tâches de non-plaisir sont soit neutres, soit me prennent de l’énergie. Il est donc vital d’avoir un pourcentage significatif de votre temps dans les tâches plaisir, faute de quoi vous allez brûler tout votre carburant.
Pour vous aider à y voir clair, j’ai créé un petit document que vous trouverez ici. Je vous propose de le compléter pendant une semaine, puis de faire le bilan. Suivez les instructions pour le compléter puis regardez la moyenne globale. Si elle est au-dessus de 3, c’est que vous passez la majorité de votre temps dans des activités plaisir.
Si le pourcentage est égal ou inférieur à 2, il me semble essentiel de réfléchir à vos activités. Le point 2) ci-dessous vous donnera déjà quelques pistes, mais j’insiste sur le fait que plus le chiffre est bas, plus il est important de changer significativement quelques composantes de votre vie, afin de retourner au moins à l’équilibre.
Penchez-vous aussi particulièrement sur le chiffre de votre travail. Si, comme chez certaines personnes que j’accompagne, le travail est une activité largement de non-plaisir, il y a quelque chose de fondamental à travailler, car nous y passons tellement de temps !
Parallèlement, la richesse de cet exercice est aussi de prendre conscience de ces activités que nous faisons de manière automatique, et qui pourtant nous font du bien. Si vous les savourez, en pleine conscience, elle en seront plus bénéfiques ! Offrez-vous donc le ‘luxe’ de réaliser en conscience cette petite balade matinale entre la gare et le bureau, ces minutes de tendresse avec vos enfants, etc.
2) regarder autrement.
Une de mes amies tient la comptabilité de son mari indépendant. Elle qui est plutôt du genre artiste et sportive, la comptabilité est loin de son activité de prédilection.
Pourtant, elle m’expliquait qu’elle a mis en place un rituel qui lui permet d’apprécier ces moments : elle y consacre quelques heures en un bloc (pas plus de trois, c’est sa limite), s’installe dans un endroit qu’elle adore, emmène son chat et met en musique de fond ses chanteurs lyriques préférés. Elle a ainsi remplacé une période de torture par un moment somme toute agréable.
De la même façon, quand je suis dans une tâche de non-plaisir, j’ai mis en place deux stratégies :
– je la fais le plus tôt possible le matin. Pourquoi ? J’ai pu constater que la tâche en elle-même est souvent moins pénible que l’image qu’on s’en fait. Or, si je la reporte toute la journée, je vais vivre chaque minute avec cette tâche en tête, avec ce sentiment de « beurk » accroché à mes basques des heures durant. Mauvaise humeur garantie. Tandis que si je la fais à la première heure, elle est derrière moi, je récupère ma joie de vivre, mon cerveau est à nouveau disponible pour autre chose de plus agréable
– je vois, au-delà de l’activité, son utilité : ainsi si je fais les lessives bien à temps, je pourrai avoir à nouveau mes vêtements préférés rapidement disponibles. J’évite ainsi frustrations et recherches inutiles. De même, payer mes impôts me permet de contribuer à la société, et de pouvoir utiliser les infrastructures publiques comme les routes, l’éclairage, etc.
Evidemment, comme je l’ai mentionné plus haut, cette tactique est insuffisante si je suis en permanence dans des activités de non-plaisir.
A vous de jouer !
Notre mode de vie influence notre santé au plus intime de nous-même : au coeur de nos cellules, dans notre ADN. Nos comportements peuvent déclencher ou au contraire laisser endormies des maladies. Cela vaut donc la peine d’en prendre conscience et d’agir en conséquence.
Le plaisir que nous prenons dans nos activités est une des cinq composantes qui influencent notre ADN. Nous devrions donc être la plus grande partie de notre temps dans ce type d’activités
Faites donc votre bilan personnel :
- dans quelle zone passez-vous la plupart de votre temps ?
- quelles sont les activités plaisir ?
- et quelles sont les activités de non-plaisir ?
Ensuite, agissez ! Modifiez ce qui peut l’être pour maximiser les activités plaisir, profitez de celles-ci en pleine conscience, et changez de perspective pour les autres.
Vous voulez en savoir plus ? Regardez la vidéo ici : https://youtu.be/XTyhB2QgjKg
2 Replies to “Je suis responsable de ma santé !”