Chaque matin, c’est le même rituel : je m’installe dans mon ‘fauteuil oeuf’ avec mon ‘journal du succès’. Je jette un oeil sur mon agenda, je tâte mon humeur, et je pose sur le papier mon intention et mes trois must-do de la journée.
Juste avant, j’écris la date : 10 février. Et là, il se passe quelque chose dans mon corps. Une crispation au creux de l’estomac, la tête qui tourne un peu. 10 février ? Eh oui, ça fait treize ans jour pour jour. Il y a treize ans, c’était le dernier jour de ma vie d’avant. Il y a treize ans, mon corps a pris le relais, a enlevé la prise, et m’a envoyé un grand message ‘Ca suffit’.
C’est marrant, je n’y avais pas du tout pensé quand j’ai décidé de mettre le burnout comme sujet central de mes publications de février. Mais j’imagine qu’une partie de mon cerveau le savait, lui.
Donc, treize ans plus tard, où en suis-je ? Je me suis souvent posé la question de savoir ce que je serais devenue si je n’avais pas eu ce burnout. Je dis ‘ce’ à dessein, car trop longtemps j’ai dit ‘mon’ burnout. Non, j’ai fait ‘un’ burnout. Ce n’est pas moi, il ne m’appartient pas. Ce n’a été ni la première ni la dernière épreuve de ma vie, ni la plus difficile, mais probablement la plus transformatrice. Je ne serais pas la personne que je suis sans cette crise. Avant le burnout je savais ce que je ne voulais plus. Depuis, j’ai surtout travaillé sur ce que je veux.
Non ce que je veux avoir, mais à la personne que je veux être. L’alignement de ce que je suis avec mes valeurs, mes rêves, et finalement mes actions. Je ne le savais pas à l’époque, mais c’est bien dans cet ordre-à que ça se passe.
Et je continue à apprendre chaque jour sur moi. Pas plus tard que hier, j’ai eu trois prises de conscience extrêmement puissantes – qui je dois bien le dire m’ont épuisée émotionnellement.
Tout cela valait-il un burnout ? Probablement pas. Néanmoins, je reste convaincue que quand on ne s’écoute pas suffisamment, notre âme et notre corps arrivent à faire alliance, font passer les messages de plus en plus fort, jusqu’à ce qu’ils soient entendus.
Je sais que ma journée sera plus sereine que le 10 février 2010, et je forme le voeu que la vôtre sera enrichissante.